il s'en est fallu de peu que la production de ces superbes fauteuils en châtaignier du Limousin ne s'interrompe définitivement. Mais commençont par le début.
Depuis le XIX ème siècle, les "feuillardiers" du Limousin se rendaient chaque été dans les châtaigneraies locales pour les nettoyer des gaulettes de châtaignier qui ne manquaient pas de po...
il s'en est fallu de peu que la production de ces superbes fauteuils en châtaignier du Limousin ne s'interrompe définitivement. Mais commençont par le début.
Depuis le XIX ème siècle, les "feuillardiers" du Limousin se rendaient chaque été dans les châtaigneraies locales pour les nettoyer des gaulettes de châtaignier qui ne manquaient pas de pousser un peu partout (le châtaignier "drageonne" beaucoup...). Triées, calibrées puis fendues en deux, elles alimentaient notemment le marché des cerceaux à tonneau. Certains eurent l'idée d'utiliser ces gaulettes pour servir de structure à des sièges de jardin, le châtaignier étant résistant en extérieur. Le travail de tressage de lamelles du même bois s'imposât de lui même. Le fauteuil en châtaignier du Limousin était né. Bien vite dans le sud-Ouest de la Haute-Vienne, aux confins du Périgord, on se mit à en fabriquer en série. A Châlus, de nombreux artisans se faisaient une concurrence féroce, le fauteuil se répandit dans tout le grand Sud-Ouest et même au delà, un succès non démenti juque dans les années 80.
Avec l'arrivée de produits importés, très différents de présentation, mais beaucoup moins chers, le déclin commençât. Les artisans disparurent les uns après les autres. Jusqu'au jour où le dernier fermât boutique en 2021. Non pas par manque d'activité, les clients faisaient la queue pour être servis, mais faute de repreneur une fois sonnée l'heure de la retraite. Il faut dire que le métier est dur, peu rémunérateur, et demande un certain tour de main, long à acquérir.
Il fallût la foi et l'enthousiasme d'Alain Dupasquier de "Créations Châtaignier", menuisier spécialisé en mobilier en bois massif de châtaignier, pour sauver ce savoir-faire bien spécifique, plus dans l'idée d'un conservatoire artisanal que pour faire de grosses séries, mais au moins l'essentiel était sauvé. Plus chers que les versions précédentes (ce ne sont pas les mêmes cadences, ni les mêmes quantités), mais super bien faits, ils figurent de plein droit dans le catalogue Landmade, fier de participer avec ses petits moyens à ce sauvetage.
Nous ne saurions que trop conseiller aux amateurs de ne pas hésiter à se faire plaisir dès que possible, le fil de cette aventure reste quand même ténu.